Vous connaissez forcément Vil Coyote, un malheureux chasseur dont le seul objectif dans la vie est d’attraper un Géocoucou baptisé Bip Bip, qui court très vite et ne s’exprime qu’en répétant son nom de façon agaçante ? Le ressort comique de cette série tient au fait que ce brave Coyote n’arrive jamais à attraper sa proie et subit, en récompense de ses appétits, de nombreux désagréments qui font son humiliation.
Jamais, vous êtes sûr ? En réalité, il y a bien un épisode dans lequel Coyote parvient à mettre la patte sur Bip Bip. On le voit alors saliver, sortir une serviette de table et se l’attacher autour du cou, puis s’armer de son couteau et de sa fourchette pour attaquer le repas de ses rêves. Mais forcément, les choses ne se déroulent pas tout à fait de façon aussi simple, comme vous vous en doutez !
Bip Bip et le Coyote, une course sans fin
Si vous souhaitez constater par vous-même la déconvenue qui attend Coyote et juger de l’humour facétieux des scénaristes de la série, il faut regarder l’épisode 42. Baptisé « Soup or Sonic », il a été diffusé pour la première fois en 1980. À la réalisation, on retrouve Chuck Jones, qui n’est autre que le créateur de la série produite par Warner Bros.
En réalité, Coyote est plus ou moins condamné à ne jamais croquer Bip Bip. Au fil des 45 épisodes d’environ 6 minutes que compte la série, l’animal va plutôt subir de multiples désagréments, tandis que l’oiseau continuera à circuler comme une fusée sur les routes de ce décor de cartoon aux accents de Far West.
Cette règle selon laquelle Coyote ne doit pas réussir à attraper Bip Bip a été édictée par Chuck Jones lui-même. Il a en effet formalisé dans une liste, les grands principes narratifs d’un épisode de Road Runner and Wile E. Coyote. Ces éléments émanent des commentaires formulés par le scénariste et réalisateur dans un documentaire qui lui est consacré.
Les règles de Chuck Jones
Il y précise notamment que la pesanteur est l’ennemi du Coyote, qui enchaîne lourdement les chutes d’épisode en épisode. Il affirme aussi que Coyote ne doit jamais arrêter de pourchasser Bip Bip, même s’il a l’air parfois un peu las ou humilié par ses échecs successifs.
Ces règles indiquent également que tout outil, arme ou équipement mécanique présent dans les cartoons, doit provenir de la société fictive bien connue des adeptes de l’animation Warner Bros, ACME Corporation.
Enfin, Chuck Jones formalise bien sûr la tradition selon laquelle le Roadrunner ne parle pas, sauf pour lancer son légendaire « Bip ! Bip ! » ou brandir, à de rares occasions, une pancarte munie d’une expression sarcastique.
Depuis 2010, Bip Bip et le Coyote ont fait leur retour sur les écrans par l’intermédiaire de trois nouveaux épisodes courts (environ 3 minutes) réalisés par Matthew O’Callaghan. De quoi ravir les nostalgiques !