Saviez-vous qu’il existe des centaines de façons différentes de transcrire la musique à l’écrit ? Nous apprenons pourtant toutes nos gammes en suivant la suite bien connue des notes Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La et Si. Alors d’où vient précisément le nom des notes de musique et à quand son origine remonte-t-elle ? Je vous explique 🙂
Un peu d’histoire
Les notes de musique décrivent un ton donné, et elles s’articulent les unes par rapport aux autres en fonction de l’écart entre ces différents tons. On trouve dès l’Antiquité des tentatives de codification écrites de ces écarts, avec des variantes très diverses selon les régions, les pays ou les cultures. À cette époque, il n’y pas de standard et chaque civilisation transcrit la musique à sa façon.
La rationalisation se fait progressivement, avec le passage à quinze puis sept notes de musique chez les germains et les anglo-saxons, quand les habitudes convergent autour de l’octave ou écart de huit tons. On commence par identifier ces notes par les lettres de l’alphabet, en déclinant les différents paliers de l’octave de A à G.
L’emploi de lettre satisfait la logique, mais il pose rapidement problème pour l’apprentissage de la musique dans la mesure où le sens de la note n’a aucune corrélation avec le son qu’elle véhicule.
Au XIe siècle, un moine bénédictin italien a l’idée de remplacer le nom de chaque note de musique par la première syllabe d’un mot pris dans un air bien connu de ses condisciples. De cette façon, ils n’a qu’à se repasser l’air pour identifier le ton de la note concernée. Le morceau choisi est l’Hymne pour Saint Jean-Baptiste, dont les paroles latines permettent d’identifier les syllabes qui vont devenir les notes que l’on connaît aujourd’hui.
Ut queant laxis
Resonare fibris
Mira gestorum
Famuli tuorum
Solve polluti
LAbii reatum
Sancte Ioannes.
Note de musique : où est le Do ?
On reconnaît le Ut, qui deviendra plus tard Do en allusion au mot Dominus, même s’il est encore employé aujourd’hui par les musiciens classiques.
Les allemands ont quant eux conservé leur échelle initiale basée sur des lettres. S’il est possible de discuter la valeur absolue ou relative de ces gammes, on peut établir une correspondance entre les deux transcriptions. La gamme en lettres débute au A qui correspond au La courant, et s’échelonne en tons et demi-tons sur cette base. Le B correspond donc au SI, le C au Do, etc.
Désigner les notes de musique par des lettres est également une convention admise pour certains instruments comme la guitare où beaucoup de partitions viennent des pays anglo-saxons. En Asie, les lettres sont utilisées comme une alternative pratique aux graphies traditionnellement basées sur des idéogrammes.