Considéré comme étant l’une des plus grandes inventions de l’homme, le vélo tel que nous le connaissons aujourd’hui a subi plusieurs modifications au cours des deux siècles passés. Il a nettement amélioré les déplacements humains et a été un véritable symbole de progrès en libérant au passage les femmes de l’époque victorienne.
C’est une grande prouesse technologique qui pourrait de nos jours être une solution durable à certains défis de la planète. Mais comment et quand a débuté la fabuleuse histoire de ce moyen de déplacement à deux roues et quelles sont les modifications majeures qu’il a subies ? De la draisienne au grand bi, voici l’histoire du vélo.
Les différents modèles de vélo depuis les années 1800 à nos jours
Tout commença au début du XIXe siècle, plus précisément le 12 juillet 1817, date à laquelle fut présenté un engin à deux roues reliées par une traverse en bois munie d’un siège. Il comporte très peu d’acier et est principalement fabriqué en bois à l’époque.
C’était l’invention d’un allemand, le baron Karl Drais von Sauerbronn qui parcourt avec sa machine 14,4 km en une heure par action de ses pieds sur le sol. Breveté en 1818 sous le nom de « vélocipède » et plus connu en France sous le nom de draisienne, ce premier vélo a pour but de faire marcher des personnes à grande vitesse. Mais son succès fut de courte durée à cause de l’inconfort qu’il provoquait à force d’avoir les pieds sur le sol et aussi des nombreux cas d’accidents qu’il provoquait avec les piétons.
En 1839, l’appareil a connu une légère modification par MacMillan, un forgeron écossais qui avait installé le premier système de pédales avec lequel il devenait possible de rouler sans que les pieds n’aient pas à toucher le sol. Il suffisait d’effectuer des mouvements de va-et-vient des jambes sur des tiges rigides qui, fixées à des manivelles, entrainaient la rotation de la roue arrière. Ce n’est que dans les années 1860 à Paris que Pierre Michaux, un serrurier, aurait inventé le vélocipède à pédale sur roue avant. L’idée lui est venue que son fils Ernest se soit plaint de désagréments observés lors de la conduite d’un engin en réparation chez son père. Cette première bicyclette à peu près satisfaisante fut produite en grand nombre et commercialisée par son inventeur.
À partir de 1870, pour répondre aux divers besoins des clients voulant aller plus loin et plus vite avec leurs engins, les constructeurs ont pensé à fabriquer des vélos avec des roues avant de plus en plus grandes. Le Grand bi ou Penny-Farthing est alors né avec des roues avant allant jusqu’à 3 m de diamètre tandis que les roues arrière ne servant plus qu’à maintenir l’engin en équilibre rétrécissent. Ils étaient d’abord majoritairement construits en bois puis en acier pour plus de légèreté. Cette nouvelle machine pour le moins extravagante a connu une forte demande des familles bourgeoises de France et Grande-Bretagne pour qui elle représentait un symbole de loisirs à la fin de l’époque victorienne. Ce modèle n’était pas pratique et pouvait représenter un véritable danger pour le conducteur qui heurtait un obstacle sur la route.
Au début des années 1880, une adaptation plus sécurisée du grand bi voit le jour et présente un gros changement lié à la taille des roues avant devenues plus petites. À cela s’ajoute l’apparition sur la roue avant, d’un système de transmission par chaîne du pédalier vers la roue. Ce dispositif est capable de palier aux problèmes de pertes de vitesse liées aux roues de petite taille. Cette nouvelle machine évolue encore très vite pour nous conduire au « Rover Safety Bicycle » ou « Bicyclette de sûreté » en 1885. L’œuvre de John Starley est le précurseur de vélo moderne, il est également doté d’un système de transmission par chaîne sur un engin aux roues totalement réduites et presque de même taille. De plus, le cycliste était installé à l’arrière donc protégé des chutes vers l’avant en cas de collision avec de simples objets sur la voie.
La bicyclette moderne voit enfin le jour en 1900 sous le nom de bicyclette Hirondelle en hommage aux policiers pour qui elle était devenue le moyen de déplacement individuel le plus rapide. Il n’évoluera plus par la suite dans son principe de fonctionnement, mais connaîtra de nombreuses modifications grâce aux matériaux utilisés et au design adopté pour le rendre toujours plus performant.
Aujourd’hui, nous avons des vélos électriques aux designs de plus en plus épurés, de plus en plus légers et parfois même pliables pour une meilleure expérience utilisateur. Plusieurs groupes travaillent sur cet engin et promettent un futur de la bicyclette digne des films de science-fiction.
Améliorations du vélo
L’obtention du vélo complet comme nous le connaissons aujourd’hui avec ses nombreuses petites pièces qui en font un chef-d’œuvre de l’ingénierie est surtout et avant tout le résultat de plusieurs petites inventions anonymes et isolées. Nous avons dans ce long processus qui a pris de nombreuses décennies l’invention :
- Du roulement à bille reconnue aux Celtes et qui a été utilisé dans la production du Grand bi afin d’éviter l’usure du matériel issu du frottement dans la rotation des roues. Il permet de réduire également la fatigue liée au pédalage chez le cycliste pendant la conduite.
- Du freinage pour contrôler les vitesses de plus en plus importantes observées sur le Grand bi.
- De la transmission par chaîne basée sur l’invention de la chaîne à rouleaux de l’ingénieur suisse Hans Renold en 1880.
- Du premier pneumatique en 1888 par John Boyd Dunlop, un vétérinaire écossais et de la chambre à air ainsi que du pneu démontable en 1891 par les frères Michelin.
- De la roue libre en 1898 par M. SACHS afin de réduire les risques d’accident aux pieds liés à la rotation simultanée des pédales et de la roue.
- Du dérailleur en 1908 en France par Paul de Vivie un passionné de vélo qui a révolutionné les courses avec son équivalent de boîte à vitesse pour bicyclette.