La langue française est parfois capable de petits trésors d’ironie. Regardez par exemple les mots rares qui désignent des phobies souvent inattendues. L’un d’eux s’adresse tout particulièrement aux personnes qui ont peur des mots trop longs. Les sujets concernés risquent de ne jamais réussir à l’employer directement puisqu’il compte à lui tout seul pas moins de 35 lettres. Prenez une bonne respiration avant d’essayer de le prononcer : la peur des mots trop longs, c’est l’hippopotomonstrosesquipédaliophobie.
Pour l’occasion, on ne résiste pas au plaisir de partager avec vous quelques phobies insolites ou particulièrement difficiles à vivre. Sans aller jusqu’aux mots très longs, il existe par exemple des gens qui ont la phobie de parler : ils ont peur des mots, prononcés ou écrits, et souffrent de logophobie.
D’autres redoutent d’avoir à prendre des décisions : le fait d’avoir à choisir entre deux possibilités les plonge dans une angoisse terrible. On dit de ces personnes qu’elles sont atteintes d’éleuthérophobie, une forme de peur de la liberté. S’il est courant de rencontrer des gens qui peinent à trancher quand une décision importante est requise, rares sont ceux chez qui le phénomène atteint le stade de la phobie, heureusement !
Des phobies en veux-tu en voilà
On continue dans les mots et phobies insolites avec l’arachibutyrophobie. Celle-ci est un peu moins handicapante au quotidien puisqu’on peut assez facilement organiser sa vie de façon à ne pas y être directement confronté. Il s’agit en effet de la peur d’avoir du beurre de cacahuète collé au palais. Elle affecte logiquement plus les américains que les européens.
Un halitophobe souffre quant à lui de la peur d’avoir mauvaise haleine au quotidien, et le simple fait d’éviter de manger de l’ail ou du fromage ne suffit pas à calmer ses angoisses.
Dès que l’on rentre dans le champ du corps humain, les phobies se font nombreuses et souvent peu ragoûtantes.
L’émétophobie consiste par exemple en la peur de vomir. Elle peut aller jusqu’à la crainte à l’idée de ressentir des nausées ou plonger le patient dans un état de trouble intense s’il est confronté à une autre personne prise de vomissements. Cette phobie fait l’objet de nombreuses études qui n’ont rien d’une plaisanterie : elle serait en effet la troisième phobie la plus fréquemment rencontrée en Grande Bretagne d’après le National Health Service britannique, derrière la phobie sociale et l’agoraphobie.
Tous ces troubles psychologiques complexes révèlent un malaise plus profond sur lequel il est impératif de travailler. On risque, le cas échéant, de sombrer dans des peurs encore plus extrêmes telles que la paraskevidékatriaphobie, la peur des vendredi 13, ou la coulrophobie qui fait redouter la présence de clowns dans les parages.
Méfiance enfin lors des mariages et des heureux événements : certains souffrent d’une pathologie peu compatible avec les vins d’honneur. C’est la placomusophobie , la peur des bouchons de champagne !