Il anime toutes sortes de théories et de fantasmes. Avant, seuls les internautes les plus fins connaissaient ce terme. Mais très vite, il s’est popularisé sur YouTube puis avec Hollywood (bonjour Netflix). Drogues, meurtres, faux passeports et films d’horreur hardcore attisent votre envie de vous y aventurer. Vous vous demandez comment aller sur le dark web ? La réponse est très simple. C’est une fois dessus, que les choses se corsent…
Mais, c’est quoi le dark web ?
Pour ceux qui n’ont jamais vu le terme dark web, ou qui l’ont brièvement entendu mais ne savent pas ce que c’est vraiment, restez confortablement assis (ou debout), on vous explique tout. Imaginez internet comme un immense iceberg. Google, Wikipedia, Youtube, réseaux sociaux, sites d’actualités, blogs… on trouve des milliards de contenus sur internet, à tel point qu’on a l’impression qu’il est infini. Mais, aussi vaste soit-il, l’internet auquel nous avons accès n’est que la partie visible de l’iceberg. Si l’on quitte la surface pour plonger dans les profondeurs, on peut contempler l’immense morceau immergé au fond des eaux : le deep web. Avec un peu de courage, on peut se retrouver tout en dessous de l’iceberg. Voilà où se trouve le dark web.
Bon, comment entrer dans le dark web ?
Les navigateurs internet Google et Bing permettent d’accéder au contenu du web visible, appelé surface web. Le contenu du deep web et du dark web, en revanche, est non-indexé. Cela signifie qu’il n’est pas possible d’y accéder via un moteur de recherche classique. Pour entrer dans le dark web, vous allez devoir télécharger un autre navigateur : Tor.
Tor, qui est l’acronyme de « The Onion Router » (d’où les noms de domaine en .onion), est un réseau multi-proxy permettant de naviguer de manière anonyme sur le web. Alors que le VPN protège uniquement l’adresse IP, Tor cherche aussi à protéger les autres informations qui permettent d’identifier un utilisateur.
Il fonctionne sur le principe d’un réseau de relais (noeuds) par lesquels circulent les paquets. Les informations qui circulent sur internet sont divisées en paquets, avec une adresse dessus. Ils permettent de passer l’information à travers le réseau, grâce aux routeurs. Les paquets qui circulent sur Tor sont protégés par plusieurs couches de chiffrement. Chaque relais déchiffre une des couches, lui indiquant l’adresse du prochain relais. Ainsi, le relais cible (le dernier relais, soit le site sur lequel vous voulez vous rendre) ne connaît que l’adresse du serveur destinataire, le relais qui le précède. Impossible pour ce dernier de connaître l’origine du paquet. Tor permet donc de surfer de façon anonyme sur le Web classique et sur le dark web.
Deep web, dark web, c’est quoi la différence ?
Le deep web signifie littéralement web profond. Comme le dark web, son contenu n’est pas indexé. La différence entre les deux est très simple. Pour accéder au dark web, il faut forcément utiliser Tor pour accéder aux domaines .onion. Pour le deep web, un navigateur classique est suffisant. Néanmoins, impossible d’accéder au contenu du deep web sans connaître l’URL du contenu ou sans avoir les identifiants nécessaires à un accès. Ainsi, on y trouve :
- Les sites nécessitant une identification personnelle : services bancaires, boîte de réception, logiciel professionnel, etc.
- Les pages orphelines : les pages web sans backlink pointant vers la page.
- Les sites non référencés : ce sont des sites qui empêchent délibérément les robots de les référencer.
- Contenu en cache : historique des versions précédentes de sites web publics.
Il est possible d’accéder au contenu expiré du web avec The Internet Archive par exemple. On trouve aussi World Wide Science, qui permet de chercher des informations dans des publications et des bases de données tierces mal ou non référencées.
Qu’est-ce qu’on trouve sur le dark web ?
Vous avez ouvert Tor. Que se passe-t-il maintenant ? Si vous effectuez une recherche, vous vous retrouverez sur le web classique. Pour s’aventurer sur le dark web, il va falloir trouver directement les URLs des sites. Il existe des wikis cachés, qui référencent des liens en .onion. Les plus connus sont The Hidden Wiki et Torlinks. La liste des URLs proposée vous donnera un aperçu de ce qu’il est possible de trouver sur le dark web.
Comme vous pouvez le constater, on trouve toutes sortes de contenus obscurs sur le dark web. La plupart des URLs listées sur Hidden Wiki renvoie à des Market Place. Drogues, fausses monnaies, armes à feu, médicaments, papiers d’identité et faux passeports rythment la place du marché du dark web. On peut aussi tomber sur le site d’un hacker, qui vous propose de nuire à la personne de votre choix. Si ce ne sont pas des Market Place, alors c’est sûrement des sites qui expliquent comment fabriquer une bombe artisanale, ou comment assassiner une personne sans laisser de preuve.
Hidden Wiki est loin de compiler l’entièreté des URLs existantes sur le dark web. Si le dark web était un iceberg à lui seul, Hidden Wiki n’en serait que la surface. En cherchant sur des blogs de niches, on peut tomber sur du contenu bien plus choquant. Honnêtement, on vous déconseille de le faire. Nous aussi, la curiosité nous a poussés à aller voir ce que le dark web pouvait proposer de pire et franchement, lorsque l’on est en face d’un site avec des images aussi horribles, on a très vite envie de remonter à la surface. Meurtre, torture, pédopornographie, il suffit juste de voir les miniatures des vidéos pour avoir envie de vomir.
De toute façon, pour les visionner, il faut payer. Bien évidemment, il est hors de question d’acheter quoi que ce soit sur le dark web. Les activités de ces sites sont illégales, mais sont surtout pour la majorité des arnaques. Les paiements s’effectuent en Bitcoin, permettant des transactions intraçables grâce à la technologie Block Chain. Impossible de vous assurer que vous recevrez le produit que vous avez acheté.
Dark web & liberté d’expression
Précisons que Tor n’est qu’un outil, et qu’à l’origine, il n’a pas pour vocation d’être utilisé à ces fins. En effet, le dark web est censé lutter contre la censure du web (qui était bien plus prononcée à l’époque). Et encore aujourd’hui, le dark web permet à ceux qui ne peuvent s’exprimer librement sur internet, de partager des informations importantes. On pense notamment aux lanceurs d’alertes enquêtant sur des affaires sensibles, aux personnes opprimées en Chine ou en Iran de tenir des blogs contre leur régime totalitaire, des hackeurs « white hat » se réunissant pour préparer un projet, etc.
Vous vous souvenez peut-être de l’histoire d’Edward Snowden, lanceur d’alerte américain, et des révélations qu’il a faites au sujet de la NSA. Grâce à Tor et au dark web, il a pu utiliser un service de messagerie crypté pour transmettre des milliers de documents compromettants à des journalistes. On peut également mentionner l’affaire WikiLeaks.
Bref, on trouve tout un tas de contenus sur le dark web, principalement des sites proposant des produits et services illégaux et immoraux, mais également des personnes, qui luttent pour la liberté d’expression. C’est en réalité la seule bonne raison d’aller sur le dark web : tenter de trouver un blog ou un site possédant des informations provenant de lanceurs d’alertes ou de hackeurs, pour en apprendre plus sur les secrets de ce monde.