échec et mat

D’ou vient l’expression échec et mat ?

Aux échecs, la formule « échec et mat » désigne la position dans laquelle le Roi est immobilisé par une mise en échec imparable. Elle signale donc la fin de la partie et la victoire du joueur adverse. Mais d’où vient cette expression ? Je vous explique tout !

Une origine perse ou arabe

L’étymologie exacte est discutable. On estime généralement que le terme « échec et mat » dérive de l’arabe ash’aah maat-a-, qui littéralement signifie « le roi est mort ». Selon certaines interprétations, la racine exacte serait cependant plutôt à aller chercher du côté du persan. Dans la langue traditionnelle d’Iran, échec et mat se dit sāh māta, ce qui signifie cette fois « le roi est capturé », ou « le roi est pris ». Dans les deux cas, on retrouve bien l’idée selon laquelle le Roi est susceptible de faire l’objet d’une capture et donc mis en péril. La racine moyen-orientale se retrouve également en anglais, où on utilise l’expression « checkmate » pour signifier la fin de la partie.

Échec et mat, une racine historique

L’histoire des échecs remonte à plusieurs siècles avant notre ère. Dans les versions originales pratiquées par les sanskrits, le Roi pouvait être capturé comme une autre pièce. C’est un peu plus tard, chez les perses, que la notion de mise en échec a été développée, avec l’idée selon laquelle le Roi est une pièce inatteignable que l’on doit donc chercher à menacer sans jamais pouvoir la prendre.

L’expression « échec et mat » n’a donc pas toujours été employée : elle est apparue au fur et à mesure de l’évolution des règles du jeu, pour témoigner de cette nouvelle façon de clôturer la partie. Aujourd’hui, sa portée dépasse largement le monde des échecs : on dira volontiers « échec et mat » dans le langage courant quand on veut exprimer la notion de victoire sans possibilité d’appel.

En français, l’expression a suivi l’évolution de la langue. Les études dédiées à l’ancien et au moyen français parlés du Moyen-Âge jusqu’au XVIIe siècle font état de différentes graphies. Au XIIIe siècle, le poète Gautier de Coinci parle par exemple de « faire eschec et mat » dans ses Miracles de Nostre-Dame.

Comment faire échec et mat

Faire le mat va consister à attaquer le Roi adverse sans lui laisser la possibilité de mettre fin à la menace en se déplaçant ou en capturant la pièce qui porte le coup. Pour annoncer « échec et mat », il faut également que le Roi menacé ne puisse pas être protégé par une autre pièce qui viendrait s’interposer entre lui et l’attaquant. Il arrive que le Roi soit immobilisé sans être en situation d’échec : on parle alors de pat et non de mat. Dans ce cas, la partie est considérée comme nulle.

Les bons joueurs sont en général capables de déterminer quand la situation a tourné en leur défaveur et quand le mat est inexorable. Dans ce contexte, ils choisissent généralement de déclarer forfait : c’est ce qui explique que les parties aillent rarement jusqu’à l’échec et mat dans les compétitions de haut niveau.