Kamikaze

Connaissez-vous l’origine du mot kamikaze ?

Connaissez-vous l’origine et le sens du mot japonais « kamikaze » ? Depuis la Seconde Guerre Mondiale, il désigne les pilotes d’avions chargés d’explosifs, qui acceptaient d’écraser leur appareil sur un bâtiment ennemi pour en assurer la destruction.

Kamikaze est par extension devenu un mot désignant celui qui accepte de s’exposer à de grands risques, voire de sacrifier sa vie, pour accomplir son objectif.

En japonais, le mot « kamikaze » est composé de « kami » qui signifie seigneur ou dieu, et de « kaze », le vent. La réunion des deux donne l’expression « vent divin ». Certains dictionnaires avancent que le terme « kamikaze » aurait pu être forgé pour désigner deux tempêtes qui, en 1274 et 1281, dispersèrent la flotte d’invasion des Mongols voguant en direction de l’archipel nippon.

Menacée par la supériorité numérique de la marine américaine, l’armée japonaise a façonné ses kamikazes sous la forme d’une unité d’attaque spécialement conçue pour accueillir ces candidats au suicide. Tous ne prenaient cependant pas la décision de devenir kamikazes de façon totalement volontaire, beaucoup étaient victimes de la pression sociale ou d’injonctions officieuses.

La tradition voulait que les pilotes prêtent allégeance à l’Empereur et participent à une cérémonie d’adieu avant de s’envoler vers leur funeste destin. Avant le départ, les kamikazes revêtaient le bandeau Hachimaki orné du drapeau du Japon (disque rouge sur fond blanc), qui symbolise la détermination et le courage de celui qui s’apprête à se lancer dans une entreprise difficile ou périlleuse.

Les attaques suicides des kamikazes reposaient principalement sur l’utilisation de matériel désuet : des avions de chasse obsolètes ou abîmés, que l’on ne remplissait qu’avec le minimum de carburant possible puisqu’aucun retour n’était à prévoir.

Kamikaze et attentat-suicide

On parle parfois de kamikazes pour désigner les auteurs d’attaques terroristes qui décident de se faire exploser. Si l’acte revient bien dans les deux cas à se sacrifier pour assurer la destruction d’un objectif, la valeur morale n’est absolument pas comparable. Les kamikazes japonais attaquaient en effet des cibles militaires en temps de guerre, alors que les terroristes visent souvent les populations et les installations civiles. On retrouve en revanche, derrière ces deux philosophies bien distinctes, l’idée selon laquelle le geste du kamikaze doit et va inspirer la peur chez ceux qui en sont témoins.

Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, l’armée japonaise aurait envoyé au moins 14 000 kamikazes dans le cadre de ses combats contre les Alliés. Plusieurs milliers d’avions auraient été sacrifiés, ainsi que plusieurs centaines de vedettes et de mini sous-marins destinés à couler des navires ennemis.

Le cuirassé Yamato incarne peut-être le mieux la capacité d’abnégation de l’armée japonaise et le sentiment du devoir associé à l’esprit kamikaze. En 1945, ce lourd cuirassé, fleuron de la flotte japonaise, a été envoyé pour une mission sans retour, avec l’ordre de s’échouer sur l’île d’Okinawa pour la défendre contre l’armée américaine.