Saviez-vous que le botox utilisé en chirurgie esthétique est l’autre nom de la toxine botulique, une protéine que l’on considère comme le poison le plus puissant au monde ? Une dose absolument infime suffit à tuer un homme, tant les propriétés neurotoxiques de cette toxine sont fulgurantes.
Le poison le plus puissant du monde est défini en fonction de la quantité de produit nécessaire pour tuer un homme. On parle alors de dose létale médiane ou concentration létale médiane.
Botox : un poison 500 000 fois plus puissant que le cyanure
Pour la toxine botulique, la dose létale médiane est estimée entre 1,3 et 2,1 nanogramme par kilogramme en cas d’injection par voie intraveineuse. Ce chiffre signifie qu’il faut environ 100 nanogrammes (soit 0,1 microgramme ou 0,0001 milligramme) de cette substance pour entraîner la mort d’un homme de 70 kg. À titre de comparaison, on estime qu’il faut une quantité environ 500 000 fois supérieure de cyanure pour tuer un humain de cette corpulence.
La toxine botulique provoque une paralysie des nerfs moteurs en bloquant l’émission du neurotransmetteur qui va commander l’action d’un muscle. En termes scientifiques, elle inhibe la libération de l’acétylcholine au niveau de la plaque motrice et au niveau du système parasympathique.
Le botox est une protéine fragile, qui résiste très mal à la chaleur ou à l’exposition à l’oxygène, ce qui réduit les risques de la rencontrer à des doses létales dans la nature. On la retrouve parfois chez l’homme ou chez des animaux suite à des cas d’intoxication alimentaire provoquée par des aliments mal conservés. Elle déclenche alors une maladie rare, le botulisme, qui se traduit par diverses formes de paralysie.
Il existe huit souches identifiées de toxine botulique.
Quand on l’utilise à des fins thérapeutiques ou cosmétiques, le botox est bien évidemment utilisé à des concentrations extrêmement faibles afin d’éviter tout danger pour le patient. Il sert notamment à traiter la dystonie, une maladie orpheline de nature neurologique. On l’utilise aussi en injections pour traiter certains problèmes de transpiration excessive, la migraine ou le bruxisme.
Un classique de la chirurgie esthétique
Étudiée depuis les années 30, la toxine botulique permet de provoquer des paralysies musculaires ciblées. Dans les années 80, des médecins esthétiques ont découvert que ses propriétés permettaient d’envisager le traitement des rides d’origine musculaire. En paralysant certains muscles, on parvient ainsi à réduire l’effet visible de certaines rides : le botox était né.
On l’applique sous forme d’injections, répétées après quelques mois, quand la toxine botulique ne fait plus assez effet.